Thursday, April 28, 2011

Entrevue avec Isaac Tremblay du Trou du Diable

La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Isaac Tremblay, le directeur de la micro-brasserie Le Trou Du Diable, par téléphone. Il buvait justement pendant notre entrevue leur première aventure avec une SMaSH IPA (Single Malt Single Hop), celle-ci 100% Citra et 100% Golden Promises. Le chanceux!

Qu’est-ce qui t’a amené à ouvrir ta propre micro-brasserie?

Bien premièrement, il faut préciser que c’est André le brasseur. Ca faisait assez longtemps qu’il brassait à la maison et il le faisait tellement bien que je lui disais que c’était un pêché de brasser en cachette! Ensuite, cela a pris 5 ans avant que la micro-brasserie ouvre ses portes.

Ce qui m’amène a ma prochaine question. Quels défis avez-vous rencontrés?

Pleins de tragédies! Mais sérieusement, nous avions plein d’énergie et nous étions jeunes mais nous n’avions pas une cenne et pas d’expérience dans ce type de projet. Il a fallu travailler dure et souvent nos trouvions du financement pour après le perdre et ensuite le retrouver. Il y a eu aussi des partenaires qui sont venus et partis. Les financiers ne comprenaient pas pourquoi nous voulions faire ceci car la scène brassicole n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui.

Pourquoi ouvrir à Shawinigan?

Je viens du coin un peu et j’avais envie d’élever mes enfants et vivre ma vie dans ce coin. Dans le temps, je descendais la fin de semaine pour visiter mon père dans le bois et je me disais que ca prendrais une micro-brasserie dans le coin. La ville industrielle de Shawinigan se refaisait en beauté et la vie de qualité était plus facile là.

Y’a-t-il une possibilité d’ouvrir une 2e succursale?

Une franchise me tente plus ou moins. Ca va demander beaucoup d’implication car c’est le propriétaire qui doit perfectionner le tout et s’assurer la même qualité que l’original. Alors, faire 2 heures de route pour surveiller un nouvel emplacement tout en partageant mon temps avec Le Trou Du Diable à Shawinigan et ma famille, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse présentement. Bien que ce ne soit pas définitif, pour l’instant ce n’est pas dans nos plans.

Qu’est-ce qui t’excite dans le milieu brassicole à Québec?

Ce que j’aime c’est surtout la tendance des québécois d’être plus ouvert aux micro-brasseries. Le fait que maintenant il y a une option ou alternative offert aux gens est intéressant. Ca ouvre aussi la porte aux touristes and ca donne une certaine fierté d’avoir une brasserie locale.

Quels son vos projets pour l’année 2011?

Nous voudrions définitivement agrandir. Nous sommes présentement 5 dans un espace de 20’ x 20’! Nous sommes toujours en croissance et on cherche à se stabiliser cette année. Nous aimerions avoir un espace pour une boutique, peut-être une vitrine pour que les gens puissent nous voir a l’œuvre et aussi offrir des visites guidées. Évidemment, ceci est sous toutes réserves. Ce qui est sur, c’est que nous visons 2012 pour notre nouvelle usine qui va grandement augmenter notre capacité d’embouteiller. Nous cherchons aussi à grossir notre capacité de faire des bières en fut de chêne. Nous sommes à 32 barils et nous espérons être à 60 bientôt.

Côté distribution, qu’est-ce qui explique que vos bières sont disponibles dans seulement quelques endroits?

Nous préférons offrir nos bouteilles a seulement quelques endroits pour l’instant car la demande ne rencontre pas se que nous pouvons offrir. Nous préférons offrir plusieurs caisses à quelques endroits que de repartir au compte-gouttes à toutes les places. Présentement à Montréal, il y a Dépanneur Peluso, Les Délires du terroir et la Saurisserie William-Walter a Mont-Royal. Il y a aussi La Barik à Trois-Rivières et à Shawinigan, il y a quelques endroits où nos bières sont disponibles ainsi que trois points de vente à Québec.

Est-ce possible d’acheter directement des bouteilles à la brasserie?

Pour l’instant non sauf pour des événements spéciaux comme notre 5e anniversaire.

Parlant de bières embouteillées, quelles bières pouvant nous s’attendre à voir dans les prochains mois?

Nous avons quelques projets. L’Amère Indienne et la P’tite Buteuse en sont deux. Il a aussi l’Impératrice qui est une Stout Impériale vieillit en fut de bourbon et qui est prévu pour cet été ainsi que le Nez de Poivrot, une Barleywine a l’érable vieillit dans des barils de Jack Daniels. Aussi, nous espérons offrir la Dulcis Succubus sur une base régulière.

Quelques questions en rafale :

Quel est ton style préféré?

Présentement les IPAS. J’aime aussi bien les stouts et c’est surtout le style que j’essaye toujours quand je vais dans une brasserie pour la première fois.

Ton style les moins préféré?

Les bières brunes et les Belges @ 7% ou 8%. Il manque d’houblon!

Quels styles qu’il vous reste à faire ou que vous n’avez pas brassé depuis longtemps?

Les Black IPAs. Il y avait les Barleywines mais ca c’est fait. Nous aimerions jouer avec les lagers mais nous manquons de temps et d’espace pour en faire. Quand notre nouvelle usine sera bâtit, nous allons définitivement en brasser. Nous devrions brasser prochainement la Roggnroll, une Roggenbier que nous avions brassé pour notre 2e anniversaire et qui tirait son inspiration du groupe de musique qui avait joué à notre soirée.

Finalement, quel rôle pensez-vous que les réseaux sociaux peuvent jouer dans votre entreprise?

C’est une très bonne manière d’atteindre notre clientèle. On voit Facebook comme une manière de garde le contact avec nos clients de manière quotidienne et de les référer à notre site web pour plus de détails. C’est un vrai privilège d’être en contact étroit avec 2000 de nos « fans ». En plus, on travaille présentement sur notre nouveau site web qui sera en interaction avec le web 2.0.



Isaac et André degustant une Cantillon Rosée de Gambrinus en fin de journée de travail.



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